La préfecture des Ardennes est Charleville-Mézières avec 48 000 habitants.
Histoire
Charleville-Mézières est une ville deux fois nouvelle : Charleville est une cité idéale créée par le prince Charles de Gonzague au début du XVIIe siècle non loin de Mézières, ville commerçante prospère qui s’était développée au Moyen Âge. Durant la Première Guerre mondiale, les Ardennes sont le seul département entièrement occupé. Charleville et Mézières, réunies pour la première fois, sont le siège du Grand Quartier général allemand et hébergent l’empereur Guillaume II, sa cour et le Kronprinz. La ville est refondée en 1965-1966 par la fusion des six communes lovées dans les boucles de la Meuse : Charleville, Mézières, Le Theux, Étion, Mohon et Montcy-Saint-Pierre.
La cité de Mézières se développe à partir du Xe siècle sur l’ancienne voie romaine Reims-Cologne, au creux d’une boucle de la Meuse. La ville tire sa richesse du commerce entre les Flandres, la Champagne et la Bourgogne.
En 1521, la ville est assiégée par les troupes de l’empereur Charles Quint, à la suite d'un différend avec Robert II de La Marck prince de Sedan soutenu par François Ier. La cité est sauvée par Pierre du Terrail, le chevalier Bayard, dont l’aura empreinte de légende plane encore aujourd’hui sur la ville. Le rôle stratégique de Mézières dans la défense du royaume de France apparaît clairement et François Ier commande un plan de modernisation des fortifications. À la fin du XVIe siècle, Mézières devient une ville de garnison. Cette vocation militaire se confirme à travers les siècles : le 3e régiment du génie est installé à Mézières depuis 1947.
La ville profite certes de l’essor industriel du XIXe siècle, mais les bombardements s’abattent sur Mézières lors des guerres de 1815, 1870, 1914-1918 et 1939-1945. La ville se reconstruit après 1918 sur de nouvelles bases. Aujourd’hui, le caractère hérité du Moyen Âge et de la Renaissance, autour de la basilique, est encore perceptible et cohabite avec les quartiers Art déco issus de la Reconstruction.
Le label « Ville d’art et d’histoire » a été décerné à la ville par le ministère de la Culture et de la Communication en 2013, après avis du Conseil national des Villes et Pays d’art et d’histoire. Ce label reconnaît la valeur historique et artistique exceptionnelle portée par le patrimoine de la cité. Il qualifie des territoires qui s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien à la qualité architecturale et au cadre de vie. À proximité, Sedan, Reims, Châlons-en-Champagne, Troyes, Langres, Amiens, Cambrai, Noyon, Laon, Soissons, Metz et Bar-le-Duc en bénéficient aussi.
Cet outil signe l’investissement de la ville pour la mise en valeur et le rayonnement du patrimoine. Il organise de nombreuses actions pour la (re)découverte des richesses architecturales et patrimoniales de la ville par ses habitants, jeunes et adultes, et par ses visiteurs avec le concours de guides-conférenciers professionnels. Il vise à vous permettre de porter un nouveau regard sur la ville, par la programmation des Journées du patrimoine, la réalisation de visites guidées, l’édition de guides de visite, la sensibilisation des plus jeunes à l’histoire et à l’architecture de la cité…
Charleville est une cité héritière de la Renaissance, dont l’histoire ne débute qu’au XVIIe siècle. Charles Ier de Gonzague (1580-1637) noble français par sa mère Henriette de Clèves-Nevers et italien par son père Louis IV de Gonzague, est prince souverain d’un petit territoire limitrophe au royaume de France, où ne s’élève qu’un petit bourg appelé Arches.
Il décide en 1606 d’y fonder une cité qui portera son nom : Charleville. Le 6 mai 1606, il en pose la première pierre. Pendant une vingtaine d’années, il s’emploie à faire sortir de terre sa ville idéale : la cité rationnellement organisée autour de la place Ducale déroule ses perspectives de façades de briques et de pierres. Charles de Gonzague attire des artisans et des négociants, implante des couvents catholiques et offre même l’asile. La ville rayonne aussi grâce à la création de la Manufacture royale d’armes, en 1688. Les descendants de Charles et les édiles successifs ont remarquablement respecté jusqu’au XIXe siècle sa pensée urbanistique, qui donne au paysage urbain une grande harmonie. L’âge industriel est florissant à Charleville, où les faubourgs voient se construire usines et belles villas des capitaines d’industrie.